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« Making Michael » de Mike Smallcombe

 

(Clink Street Publishing – 2016)

Les parutions de livres au sujet de Michael Jackson ont été fréquentes ces dernières années, et au vu de l’étendue de l’univers du Roi de la Pop, il n’est pas toujours chose aisée pour chaque fan de trouver l’ouvrage qui répondra à ses attentes. Il est vrai que des éléments de sa vie privée peuvent contenter un grand nombre de ses admirateurs mais pour ma part, c’est l’aspect musical qui va influencer mes choix de lecture avant tout.

Dans cette optique, j’avais été interpellé ce printemps par la parution de Making Michael par l’auteur britannique Mike Smallcombe. Ce dernier venait de passer ses cinq dernières années à s’investir pleinement dans son projet avec, à la clé, 65 entrevues avec des collaborateurs de MJ afin de bien se documenter. Cette persévérance dans le travail pour mener à un résultat finalisé ne pouvait qu’attirer mon attention. Pour être d’une totale franchise, je dois avouer qu’à ce moment-là, j’étais dans la dernière ligne droite de mon projet Let’s Make HIStory contenant des entretiens avec des protagonistes du double album de 1995. Je souhaitais donc que nos deux projets respectifs ne soient pas d’une trop grande similarité, ce qui aurait été une coïncidence mêlée à de la malchance. Il est vrai qu’au total, neuf collaborateurs (sur mes 25 participants) sont intervenus dans nos deux livres mais nos entretiens respectifs ne sont pas utilisés dans le même concept. La démarche et le propos de Mike Smallcombe illustrent une biographie de la carrière de Michael tandis que je me focalise sur l’album HIStory. Je ne vais pas m’attarder plus longtemps sur cette comparaison qui n’en est pas vraiment une, afin de développer mon propos sur Making Michael, mais j’avais le souhait d’apporter cette précision pour nos éventuels lecteurs.

Le premier constat qui s’impose après cette lecture est celui d’avoir terminé le livre et cela démontre tout l’intérêt qu’il mérite. En effet, il m’a fallu une grande concentration pour lire près de 400 pages dans la langue de Shakespeare car cet ouvrage n’a pas été traduit en français. Je ne parle pas couramment l’anglais mais le contenu de Making Michael, au travers de ses pages, m’a encouragé à aller au bout car j’ai trouvé l’ensemble passionnant.

Pourtant, ce n’était pas chose aisée de parvenir à un tel résultat en faisant le choix d’aborder ce sujet par le schéma d’une biographie pour résumer les 40 ans de carrière du Roi de la Pop.

Le piège aurait été de le faire de façon classique, au risque de se répéter par rapport à des travaux antérieurs et, au final, n’avoir aucune originalité. Ce n’est cependant pas le cas car l’auteur a suivi ses souhaits et ses envies pour apporter sa touche personnelle afin de se démarquer des autres livres.

Il a délibérément choisi de ne pas approfondir son sujet avant la parution d’Off The Wall en 1979, ne se laissant pas influencer par des codes établis. La priorité est de parler de la carrière solo et adulte de Michael et le résultat est réussi à l’image du soutien de Matt Forger, l’un des techniciens de la star, qui a soutenu le projet en rédigeant une préface. Il est vrai que les différents témoignages recueillis et les nombreuses recherches de l’auteur nous offrent une totale immersion en studio pour les différents opus du Roi de la Pop, et c’est ce qui m’a le plus intéressé dans ce livre. Comme on pouvait s’en douter en découvrant la liste des participants, l’ouvrage reste avant tout musical ce qui est à saluer.

Making Michael reste cependant une biographie et ne se limite pas au travail en studio, les tournées étant également abordées, tout comme les affaires débutées en 1993 et 2003.

Pour ma part, bien que ce dernier sujet risque toujours de refaire surface, j’ai toujours fait le choix de l’aborder au minimum, non pas pour faire l’autruche mais en souhaitant que la musique reste le sujet central. Après la lecture de Making Michael, je me dois de reconnaître que ces terribles événements ont eu leur influence sur la carrière de Michael, à l’image de Stranger In Moscow débutée en septembre 1993 durant le Dangerous Tour. Je n’ignorais pas ce fait, loin de là, mais j’avais tendance à l’occulter comme pour minimiser ces épreuves vécues par notre idole.

Je ne compte pas spoiler et donner trop d’informations liées au livre de Mike Smallcombe, mais j’ajouterais que l’émotion était présente lors des dernières pages. Jusque là, je ne suis jamais parvenu à écrire au sujet du 25 juin 2009 et j’ignore si j’y parviendrai un jour. Ce n’est pas chose aisée mais l’auteur a su aller au bout de sa biographie, en évoquant Michael répétant encore sur scène, la veille de sa tragique disparition. Je ne m’étais plus replongé depuis longtemps dans les circonstances de ce drame mais j’ai fait un bond en arrière de sept ans, en me posant la même question : pourquoi ?

Le bilan de cette lecture est plus que positif et on se doit de soutenir ce type d’ouvrage. L’auteur a fait le choix de s’auto-éditer pour garder une totale liberté et c’est à saluer. Cependant, dans ce contexte, Il n’est pas forcément chose aisée de voir son livre traduit dans une autre langue. A titre d’exemple, celui de Frank Cascio soutenu par une grande maison d’édition, a eu droit à sa version française. Voilà l’un des motifs qui m’ont motivé à faire cette revue, afin d’apporter ma contribution pour que ce livre puisse avoir un écho en France malgré tout.

Congrats, Mike!

https://www.mike-smallcombe.com/makingmichael