Stranger In Lille
La date du MJ MusicDay approche à grand pas et c’est fort logiquement qu’une réflexion se forge dans mon esprit au sujet d’une de ses têtes d’affiche venue directement du pays de l’oncle Sam.
En effet, Brad Buxer revient, avec son synthétiseur, sur nos terres après six dates vécues en commun avec Michael Jackson dans notre hexagone. En dehors du fait qu’il sera de nouveau accompagné par Michael Prince (un soutien sans faille, autant en amitié que pour l’aspect technique) comme c’était le cas lors du HIStory Tour, le contexte sera forcément différent. Il revient cette fois-ci dans le cadre d’une conférence, et pour le tandem Buxer-Prince (qui avait participé à des séminaires de Brad Sundberg), il s’agit bien là d’une première dans ce domaine. Pour ce baptême du feu, ils ont choisi la France, et de nombreux fans de tous les coins du monde vont désormais savoir où se trouve Lille sur une carte.
L’affluence se comptera en centaine(s) de personnes et non plus en dizaines de milliers comme il y a deux décennies en arrière, mais ce climat bien plus intimiste n’en sera que bénéfique. Loin des effets spéciaux et autres explosions, l’univers du Roi de la Pop peut se vivre dans un autre contexte lorsque le jeu s’y prête.
Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas à comparer le MJ MusicDay au HIStory Tour, tout comme je ne compare pas l’hôtel Mercure au Parc des Princes. Je n’aurais pas cette prétention mais faire un parallèle me permet de réaliser qu’après avoir vécu l’un des plus beaux jours dans ma vie de fan, je croiserai à nouveau le chemin d’un de ses artisans de l’ombre. Ce dernier terme semble approprié tellement nous nous sommes, en majorité, focalisés sur notre admiration pour Michael sur scène, au point parfois d’occulter les virtuoses qui l’accompagnaient. Et oui, cet être était bien là, devant nous en chair et en os, et nous le scrutions de nos propres yeux… Il semblait devenu un personnage de fiction tellement sa magie nous semblait irréelle et inaccessible.
Vingt ans plus tard, le constat est sans appel : notre idole nous a brutalement quittés en 2009, comme s’il avait emporté avec lui nos derniers rêves liés à l’enfance et à l’adolescence. Aujourd’hui, nous vivons avec ce sentiment d’être rentrés (contraints et forcés par cette épreuve), pour de bon dans l’âge adulte et ses fameux tracas du quotidien. Cependant, nous souhaitons continuer à rendre hommage au Roi de la Pop, bien que cela se fasse de façon plus rationnelle : cela passe par le fait d’apprécier à leur juste valeur les témoignages de ceux qui l’ont connu de près.
Une sorte de bras droit totalement impliqué dans le processus créatif de notre idole, ne désirant pas se mettre en avant; voilà bien ce qui définit Brad lors de sa collaboration avec Michael durant près de deux décennies. Que ce soit sous la lumière des projecteurs des tournées ou bien dans le studio de Neverland, en plein dans cette terrible année 2005 qui fut une véritable épreuve, il est resté cette même personne : le directeur musical mais également l’ami.
A nous donc de reconnaitre à sa juste valeur cette fonction de direction musicale dans un organigramme Jacksonien… En effet, comme le dit si bien Wikipédia (j’essaie toujours de citer mes sources…), le directeur musical a un rôle de décision et de contrôle sur le groupe, et c’était bien la fonction de Brad Buxer dans l’univers de Michael. Dans cette optique, je me suis surpris à regarder à nouveau le concert du HIStory Tour à Munich, et je l’ai observé d’un œil nouveau. J’ai scruté cet homme à la longue chevelure derrière son instrument, bien présent à l’écran mais s’effaçant volontairement tant il est au service du Roi de la Pop. La tour de contrôle est loin de poser systématiquement les projecteurs sur le claviériste… Qu’importe, il reste toujours derrière MJ, telle son ombre dans un rôle d’ange gardien de son temple musical. Et il s’agit bien de cela…
C’était également le cas en septembre 1993, lorsqu’il est venu réconforter Michael, alors très déprimé, en lui faisant écouter, à l’aide de son clavier, les premiers accords de « Stranger In Moscow ». Nous sommes nombreux à avoir été touchés par cette composition, et nous aurions aimé le dire de vive voix à Michael. Ce n’est pas dans le but de conjurer le sort, mais il sera cependant possible de le faire avec Brad. D’autant qu’il fera de même pour vous, en rejouant ces mêmes accords, et Lille n’aura jamais été aussi proche de Moscou… Exprimer ses émotions vécues à l’écoute d’une chanson et en faire part à son compositeur, je peux garantir que c’est une sensation assez particulière, assez difficile à expliquer mais tellement libératrice… Je ne cherche pas à comparer Brad et Michael, mais au sujet des deux personnes impliquées dans l’écriture de « Stranger In Moscow », il reste la dernière personne que vous pouvez féliciter. En effet, il sera sensible à vos questions et sera heureux d’y répondre pour mieux vous offrir ses souvenirs qui représentent près de vingt ans de son existence. C’est un personnage tellement important dans la carrière du Roi de la Pop, ne boudons pas notre plaisir de partager ce moment avec lui…
Ce sera un moment unique, rien que pour vous, et je pèse mes mots en pensant que ce sera une façon de vous rapprocher un peu plus de votre idole… Il s’agit bien là d’un véritable honneur et j’ai conscience de cette chance offerte par Brad, telle une main tendue envers la communauté des fans en France et en Europe. C’est un personnage tellement attachant et fascinant. J’ai envie de voir des sourires sur vos visages, comme j’en ai été le témoin en 1997… Ce ne seront forcément pas tout à fait les mêmes, j’en ai bien conscience… Mais nous allons essayer de les toucher du doigt tous ensemble…